Montée de l’église

L’abbé Pierre Louis Doublier (1912-1956) avait été nommé sur Beaurières mais il préféra résider à Lesches-en-Diois dans une maison en haut de la rue de l’église ; il fut d’ailleurs le dernier curé à l’occuper.

Abbé Doublier devant maison curé Reynaud

Son passage dans ce coin du Haut-Diois a fortement marqué les Leschois et les villageois alentour ; avec lui une ère nouvelle commençait, annonçant l’époque moderne.

Son esprit ouvert et son dynamisme ont donné une autre dimension  à l’exercice de la fonction de curé dans ces terres dioises.

Très proche de la jeunesse du “pays”, il aimait l’ emmener en balade sur les sentiers, au bal à Luc-en-Diois ou en sortie, comme au sanctuaire Notre-Dame de la Salette où, un jour, une fois arrivée, la troupe avait dû dormir dehors à la belle étoile au pied d’une petite chapelle , faute de place d’hébergement ; chacun était enroulé dans une couverture, prêtant attention au moindre bruit.

Tel Leschois garde encore un bon souvenir des séances de catéchisme à l’issue desquelles (durant…?) il montrait aux enfants un film sur Tintin ! De même l’image de l’Abbé Doublier en short en train de fendre son bois est, elle aussi, bien présente.

Moderne pour son temps, il œuvra notamment pour le rapprochement et le dialogue entre les protestants et les catholiques et c’est ainsi qu’il initia en 1953 la Fête de la lavande pour que, sous le symbole de la fleur bleue des champs, chaque communauté religieuse ou non pût se retrouver …Pour tous ceux qui l’ont connu, “c’était quelqu’un”, toujours en short aux beaux jours quand il quittait la soutane !

L’abbé Doublier

Il devait aussi se rendre régulièrement au Pilhon, village voisin, car, depuis 1905, les services religieux y étaient assurés par le curé de Lesches, et ce avec d’autant plus de plaisir qu’ il avait été séduit par son charme “un jour…” alors que “le soleil tombait droit dans l’herbe des prairies…” (confer poésie). “Au rythme lent des jours…je suis resté là-haut…” a-t-il écrit. C’est ainsi que tout naturellement, il était devenu le maire du Pilhon.

En revanche, alors que son prédécesseur gagnait Le Pilhon à pieds par les sentiers, l’abbé Doublier, lui, se déplaçait à moto, autre signe des temps nouveaux. Sa moto était bien connue et telle personne se rappelle encore avoir été remontée de Beaurières à Lesches sur la moto du curé mais laissée à Saint Martin de peur des ragots…et aussi transportée dans sa Simca 5 qu’il n’hésitait pas à conduire avec tout son dynamisme naturel!

Bien sûr, durant la dernière guerre il participa activement à la Résistance avec d’ailleurs le pasteur de Beaurières auquel il était très lié.

Il est mort en 1956 et a été enterré un 02 février glacial au Pilhon, en présence du Sous-Préfet.

Son souvenir est encore très présent à Lesches et dans ces terres du Haut-Diois.

Pour en savoir plus lire ses poésies, l’article du Dauphiné Libéré et le livret ci-après.

Livret: “En souvenir de L’Abbé Doublier”

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