Le village de Lesches-en-Diois, comme de nombreux autres dans le Diois, possède deux types de cimetières : le cimetière “commun” anciennement catholique et le protestant.

C’est en limite ouest du village, en bordure de la rue de la montée du Temple que se trouve le cimetière de Lesches dont le mur d’enceinte a été refait ces dernières années. C’est là que reposent la plupart des membres des familles leschoises ainsi que curieusement un dénommé Baumier, “compagnon de gloire ” de Napoléon, comme l’indique une stèle tombale vers le centre du cimetière.

Stèle Baumier Compagnon de Napoléon

S’il est considéré de nos jours comme le lieu de sépulture commune à quiconque, il était dénommé dans un passé peu lointain, “cimetière catholique”, comme l’atteste un plan topographique de 1897.

plan topographique 1897

C’est qu’en effet, il existe aussi, sur la commune, des cimetières protestants vestiges de l’histoire du Protestantisme dans cette région du sud de la France et des turbulences sociales et religieuses avant et après la révocation de l’Edit de Nantes..

Ces cimetières-là et leurs tombes, en comparaison des cimetières catholiques, sont dépouillés et dépourvus de marque ostentatoire.

Le principal est situé en amont du chemin du “Rhotar”, au pied de la colline marneuse de Chaitieu. Ces dernières années, son accès par ce chemin a été goudronné. C’est le 26 janvier 1852 que son terrain a été acquis par la commune “pardevant M. Paul Antoine Bernard Alléoud, notaire à la résidence de Luc-en-Diois, chef-lieu du canton (Drôme)” (acte notarié) en présence du vendeur M. Jean Moulon, instituteur, et de M. Daniel Bouffier, maire de la commune. Il s’agit d’ “une contenance d’environ onze ares, soit douze cent mètres carrés, à prendre sur une terre-pré que le dit M. Moulon jouit et possède dans le territoire de la commune de Lesches au quartier du Rhotar, section D, numéro soixante un du plan cadastral ; laquelle  contenance confinera : au levant, Daniel Jourdan; au couchant, Joseph Armand ; au nord, partie restante au vendeur ; au midi, autre partie restante au vendeur, un ravin ou beal … entre deux” (acte notarié). L’acquisition de “ce terrain …destiné à servir de cimetière pour les protestants de la commune de Lesches …” a fait, au préalable, l’objet d’une “information de commodo-vel-incommodo” le 13 novembre 1851 à 9 heures du matin “dans la maison commune” du village, information donnée par le juge de paix du canton de Luc. Ensuite, le 3 décembre 1851, le Préfet du département de la Drôme signait, en “Conseil de Préfecture”, un arrêté autorisant cette procédure.

Il existe aussi un autre cimetière protestant, privé, à l’entrée est, en amont de la route

Cimetière familial leschois

ainsi qu’une stèle en mémoire d’une famille protestante dans un champ en deçà de la route, en quittant le village vers l’ouest.

Cette tradition familiale d’enterrer les proches dans des champs, en secret lors de la douloureuse période de la Révocation de l’Edit de Nantes,  a pu continuer au fil des années  grâce à l’assentiment de Napoléon I er en 1804.

En 1990 et 1991, deux circulaires préfectorales rappelant les obligations du Code des communes inhérentes aux cimetières ont inquiété les propriétaires de ces cimetières familiaux, privés et notamment protestants, suscitant un certain émoi dans le Diois car elles n’étaient pas sans incidence sur l’inhumation des défunts.

Il convient de signaler aussi que vers les XVII ème-XVIII ème siècles, au lieu-dit Michane, en contrebas de la route menant à Beaumont, existait un cimetière privé jouxtant un moulin à eau.

https://cimetieresfamiliauxdrome.wordpress.com /