Plusieurs espèces de lavande (genre lavandula) poussent naturellement en Provence. Deux d’entre elles sont principalement cultivées et transformées par les lavandiculteurs : la lavande fine et le lavandin.

La lavande fine (ou « vraie ») pousse naturellement au-dessus de 700 à 800 mètres d’altitude. Robuste, elle résiste aux contraintes climatiques des montagnes sèches de Provence. La lavande est cultivée en grande partie pour l’huile essentielle. Son parfum frais et vif est très apprécié par les parfumeurs et les fabricants de cosmétiques. Elle est également produite pour la confection de bouquets vendus à travers le monde entier. Une petite part est dédiée à la fleur mondée dont les calices « arrosent » les mariages provençaux.

Le lavandin, plus volumineux et plus productif, est principalement cultivé en plaine ou sur les plateaux jusqu’à 600 mètres d’altitude. Il représente plus de 90 % des surfaces et des volumes produits dans la famille des lavandes. Il est principalement destiné à la parfumerie fonctionnelle (savons, lessives).

Un hectare de lavande fine donne 15 à 20 kg d’huile essentielle. Pour le lavandin, les rendements oscillent entre 60 et 150 kg d’huile essentielle par hectare, soit de 3 à 10 fois plus !

Historique, espèces, huile essentielle… Consulter la page Wikipédia sur la lavande !

La culture de la lavande en Haute-Provence n’est le fruit ni du hasard, ni d’une évidence agronomique. Elle correspond essentiellement à une opportunité économique saisie par les habitants d’une vaste région.

Dès l’Antiquité, dans les civilisations grecques et romaines, la lavande est déjà citée pour ses usages actuels. Au Moyen-Age, c’est toujours comme plante médicinale ou essence aux précieuses vertus que l’on retrouve la lavande : elle s’avère très efficace dans la lutte contre la Grande Peste.

Et puis, début XX ème, voilà « l’Or bleu » ! L’expansion, à Grasse, des industries de la parfumerie provoque une forte progression de la demande de plantes à parfum. La cueillette de l’aspic et de la lavande fine se généralise et s’organise. Au milieu du XX ème s, la mécanisation et la meilleure productivité des plants favorisent l’intensification de la culture de la lavande. De nombreuses familles agricoles vivent essentiellement de la lavande.

La fin du XXe siècle marque un tournant. Dans un marché très tendu, le nombre de lavandiculteurs décroît, de même que la surface cultivée. Le paysage change, la lavande « bouge » de plus en plus rapidement. Dans les années 2000, l’apparition de nouveaux débouchés, notamment celui du « bien-être », permet de maintenir le nombre de producteurs et tend à encore améliorer la qualité de la production.

TRANSFORMATION DE LA LAVANDE

UNE TRANSFORMATION PAR DISTILLATION

La culture de la lavande est un savoir-faire ancestral. Son évolution s’est essentiellement traduite par une mécanisation et une industrialisation de la production.

Lavande et lavandin sont plantés en sillons rectilignes, qui façonnent les paysages emblématiques de Provence. La récolte est réalisée par des machines plus ou moins volumineuses selon le type et la destination du produit. L’huile essentielle est ensuite obtenue par distillation à la vapeur d’eau (alambic).

Certaines distilleries accueillent le public pour faire découvrir ce savoir-faire.

Pour en savoir plus sur la distillation

L’huile essentielle de lavande

VARIÉTÉ DES PAYSAGES

LA LAVANDE DES HAUTEURS

Cueillie ou cultivée avec difficulté, c’est la lavande des pionniers. Et des souvenirs pour les plus anciens. C’est aussi la lavande inattendue pour les promeneurs. Fantasmée par le biais des événements lavande, elle apparaît aujourd’hui, sous la forme de « jardins isolés, travaillés au cœur d’une nature préservée ». Parfois difficiles à localiser pour le visiteur, elle concourt au maintien d’une polyculture de montagne. Elle se trouve souvent dans les vallées perchées, aux reliefs marqués, au climat rigoureux, et sur des terres peu fertiles.

Exemples : le pays dignois, le Haut-Diois, le Verdon, le pays grassois, le Buëch.

LA LAVANDE-MOSAÏQUE

C’est la lavande de la mixité. Sciemment installée, elle est aisément repérable par le visiteur à partir des crêtes et cols environnants. Elle est un élément incontournable de la combinaison des cultures traditionnelles de Haute-Provence : oliviers, vignes, fruits, plantes aromatiques. Ici, l’harmonie repose sur l’assemblage des diversités. Elle est parfois menacée par les conséquences de la fréquentation touristique et l’urbanisation ou, à l’inverse, dans certains cas, la déprise agricole. On la rencontre sur les moyennes montagnes sèches et coteaux, où les villages sont concentrés dans les vallées, proches des axes de circulation.

Exemples : le Luberon, les Baronnies.

LA LAVANDE-SITE

C’est la « lavande d’Epinal ». Lavande ou lavandin, combinée avec les céréales, elle témoigne d’une agriculture qui veut tenir bon. Grâce à la spécialisation et la concentration des exploitations, elle occupe une place centrale dans le paysage rural. Mais ces étendues souffrent aujourd’hui, selon les cas, du dépérissement des cultures, des dernières années climatiques difficiles ou d’une pression touristique et foncière élevée.

Exemples : le pays de Grignan, les plateaux d’Albion et de Valensole.

LE LARGE ÉVENTAIL D’UTILISATION DE LA LAVANDE

La lavande est utiliser en parfumerie (aussi bien dans les parfums que dans les produits ménagers comme le savon ou les détergents), mais aussi en aromathérapie, en décoration et en application culinaire, miel et nougat. Elle peut prendre des formes et des couleurs très variées.

Les différents usages de la lavande :

Pour en savoir plus sur les différentes activités professionnelles à base de lavande :