Le Diois, situé entre les Alpes du Nord et du Sud, est en réalité plus provençal que montagnard,  par opposition au Vercors tout proche ; le contraste entre ces deux régions est bien marqué surtout en hiver ou même en automne comme l’on peut le constater après avoir traversé le tunnel du col du Rousset.

En 2022 le réchauffement climatique est réel et le Diois n’est pas épargné. Le 22 mai les records de température de mai 2009 ont été battus comme l’attestent les relevés des stations météo locorégionales : à Saint-Roman (altitude 545 m) 36,5°C, à Die 35,2°C et 30,8°C à Lus-la-croix-haute (1059 m) !

Quant à la sécheresse, elle devient plus significative puisque les spécialistes ont noté que “sur la période 1959-2022, 2022 est le deuxième début d’année le plus sec en Drôme.” Les mesures de restriction des usages de l’eau dans diverses régions drômoises tendent à se répéter.

A Lesches, le climat se caractérise donc comme méditerranéen avec des saisons relativement bien différenciées ; même si de nos jours et selon les années les différences sont moins marquées qu’auparavant.

L’été est assez chaud, très ensoleillé et sec d’où la présence d’une végétation méditerranéenne, tout spécialement sur les versants de l’adret où la lavande fine pousse naturellement mais les orages, moins fréquents, peuvent être violents ; au XX ème siècle il arrivait parfois que le village fût privé d’électricité à cause de la foudre tombée sur un transformateur.

 

Les pluies sont  moins importantes que dans le Vercors même si  la Drôme a  déjà débordé de son lit provoquant des inondations dans le Diois comme en janvier 1994 ou plus récemment en novembre 2016. Entre les 21 et 22 de ce mois-là, 100 mm d’eau sont ainsi tombés sur le Haut-Diois provoquant la sortie de la Nière Gourzine de son lit vers Beaumont-en-Diois et reformant le Grand Lac du XV ème siècle. Les débits d’eau étaient très importants puisque la station de Luc-en-Diois avait affiché un plus haut niveau à 1,60 m alors qu’en aval à Saillans la cote maximale se situait à 2,41 m (débit moyen de 162 m 3 / s) tandis que le Bez était monté jusqu’à 1,30 m ; ensuite une lente décrue s’était amorcée.

 

En revanche, le facteur altitude doit être pris en compte car Lesches est posé sur un plateau à 1000 m, dominé par la montagne du Puy culminant à 1550 m.

L’hiver y est donc en général froid et les températures peuvent être largement négatives mais en tout cas jamais longtemps et moins souvent que jadis, même s’il est arrivé quelquefois de déplorer le gel des compteurs d’eau. Mais aujourd’hui il n’est pas rare d’entendre que « cette année il n’y a pas eu d’hiver » !

Contrairement au Vercors, la neige, elle aussi, est moins abondante  et en tout cas persiste peu longtemps, surtout de nos jours, mais il est encore possible de voir les flocons tomber dès novembre.

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En revanche, ce ne sont plus les hivers bien enneigés des temps jadis.

Hélène Miallon années 1930

En effet, il était habituel jusque dans la première moitié du XX ème siècle de découvrir au petit matin d’hiver une lourde chute de neige nocturne qui faisait la joie de la jeunesse du village et permettait de descendre les ruelles et les pentes marneuses de Chaitieu en luge.

La jeunesse en luge fin années 1930

Pour les hommes valides c’était plutôt la corvée du déneigement et ils se retrouvaient tous alors sur la place du Charel pour aller dégager en priorité la route menant à Luc-en-Diois et rendre ainsi possible la venue du médecin.

Prêts pour le déneigement années 1930

Avant l’arrivée du tracteur équipé du chasse-neige, le seul moyen d’ouvrir la route était le traîneau métallique tiré par trois ou six chevaux. Les hommes avec leur pelle creusaient le mur de neige et faisaient la trace, surtout en cas de congères formées par la «  bise «, ce  vent du nord glacial soufflant dans le Diois. Ces congères étaient parfois hautes de 1 à 2 mètres mais en général disparaissaient après la ferme de Pierretaillée, de même que du côté de Beaurières ce phénomène était plus rare.  Cette équipe d’hommes volontaires était sous le contrôle du cantonnier du village et ils recevaient une petite indemnité horaire versée par le Département.

Mais tout cela »  c’était avant «.

Si les neiges d’antan ont disparu, le plateau bénéficie toujours d’une très large amplitude d’exposition solaire grâce à l’altitude et à son exposition sud. Cet ensoleillement avoisine aujourd’hui les trois cents jours par an et tout visiteur est frappé durant la journée par le bleu du ciel. La pureté du ciel est telle que la nuit Louis Froment y voyait “une sorte de toile d’araignée d’étoiles ” .

Le clocher dans la nuit étoilée 19.04.2022